Vendredi 12 janvier 2018 : Agadir – Marrakech – Essaouira
Une longue route nous attend aujourd’hui, nous nous levons donc très tôt pour être dans la voiture à 08h ! Au revoir Agadir, vive Essaouira ! Mais tout d’abord direction Marrakech, 260km quand même à faire et même si c’est presque que de l’autoroute, limitée à 120km/h, il faut du temps surtout quand Agadir est sous le brouillard qui s’épaissit au plus on avance dans notre voyage ! Heureusement une cinquantaine de km plus loin, en franchissement un col celui-ci disparaît nous permettant de retrouver une moyenne normale. Et toujours l’Atlas sur notre droite avec ses sommets couverts de neige, et les plaines à la végétation parsemée, des arganiers bien entendu mais aussi des oliviers ou bien désert de pierres avec de l’herbe verte digne d’une campagne normande ! Surtout en arrivant vers Chichaoua où la plaine est normalement plutôt couverte de cailloux et de chiens que repeinte en vert tendre !
Autre fait rare, la circulation fluide à Marrakech ! C’est vrai qu’avec l’autoroute nous ne rentrons pas dans la ville par le sud mais par l’est afin de rejoindre directement le Musée Yves Saint Laurent, but de notre trajet. Quand même des travaux nous empêchent d’emprunter une rue et pour éviter un grand détour je coupe une ligne blanche, un policier me récupère au feu 10 m plus loin, me demande les papiers puis mon permis qu’il me garde le temps de faire demi-tour un peu plus loin. Toujours rester cool et détendu, lui expliquant que nous sommes perdus, arrivant d’Agadir pour visiter le musée et repartir vers Essaouira… Nous ne savons pas ce qui a pu l’attendrir mais nous il nous accorde sa miséricorde sous promesse de ne plus le refaire et en nous aidant même à trouver une place à 50m de Majorelle !
Ouvert en octobre 2017, en même temps que celui Paris, le musée est dans un bâtiment alliant courbes et lignes droites, formant une sorte de tissus en relief en briques rouges, contrastant avec l’intérieur aux murs lisses. La première pièce plongée dans le noir, en forme de U, aux murs tapissés de photos racontant la carrière de Ysl alors que sur celui en face une frise dans des grands écrans avec des croquis et dessins regroupés par année, les styles défiles… La deuxième branche du U est consacrée à l’exposition sur mannequin d’une trentaine de robes plus belles et fantastiques les unes que les autres. Le deuxième espace est consacré à Majorelle avec ses tableaux et dessins du Maroc, la suivante à des photos de Catherine Deneuve et enfin la dernière à des croquis, dessins et autres cartes prouvant s’il le fallait le réel talent de dessinateur d’Ysl ! Et enfin nous terminons par l’auditorium dont le film projeté retrace la vie de l’artiste ! Dommage que les photos soient interdites. Entrée 100DH pp, un autre site intéressant sur le musée. Nous déjeunons au café du musée, sympa bien qu’un peu cher, d’où nous pouvons voir la maison privée du couple Berger/Saint Laurent et à côté le jardin de Majorelle avec son bleu contrastant violemment avec le vert de la végétation et l’ocre rose de Marrakech ! Nous ne visiterons pas les jardins cette fois, l’ayant déjà fait à maintes reprises.
Petit tour dans le Guéliz qui a énormément changé avec un immense centre commercial en lieu et place du petit marché où nous achetions, il y a 20 ans, les roses et les pâtisseries lors de nos premiers voyages… Tout change ma brave dame ! Mais nous profitons aussi du modernisme en stationnant dans le parking souterrain, très pratique ! L’avenue Mohammed V reliant le quartier à la médina offre aussi une vue intéressante sur la Koutoubia avec en fond les sommets enneigés de l’Atlas.
Il est temps de repartir nous avons encore un peu moins de 200 km de 4 voies pour rejoindre Essaouira avant la nuit. Re autoroute en direction d’Agadir, mais la quittant à Chichaoua pour prendre la voie rapide. Et enfin, on arrive en terre connue quand nous passons Ounagha, dont le domaine du Val d’Argan produit un petit vin goutteux, puis après un virage le point de vue sur Essaouira et enfin les abords de la ville, qui ont, comme elle d’ailleurs, beaucoup changés ! Le soleil couchant en pleine face ne facilite pas la conduite !
Nous nous garons sur le port, et après d’âpres négociations, perdues d’avance de toutes façons, nous leur donnons 100dh pour les 4 nuits avec possibilité de sortir et rentrer comme on veut, l’inscription à la craie sur le pneu avant gauche le prouvant.
Plus que quelques dizaines de mètres et nous voici à la maison d’hôtes le Madada où nous avions réservé. La chambre est spacieuse partagée entre la zone nuit/lit et salle de bain/baignoire, aux dimensions impressionnantes, par un mur mi-haut et les lavabos !
Nous partons déjeuner en ville aux Alyzes, rue Scala, où son menu entrée/plat/dessert à 140dh est toujours excellent… et que dire de son fameux Seffa, couscous sucré/salé à la viande … Un délice. En renouvellement de permis de vente d’alcool, nous devons nous contenter de Sprite et de thé dans des mugs, mais avec de l’imagination nous pensons à la bière et au doux breuvage de Bacchus !
Samedi 13 janvier 2018 : Essaouira
Pourquoi quand on est dans cette ville je pense toujours à Gaston ? A cause de sa mouette rieuse… Et ici elles sont beaucoup plus nombreuses à s’interpeller dès les premiers rayons du soleil… Pire que les coqs de nos campagnes. Mais bon c’est ça aussi le charme d’Essaouira ! Cette ville est pour nous un pèlerinage, un retour aux sources, avec ses rituels et ses obligations.
Grande balade de 10km sur cette immense plage, surtout que nous avons de la chance, pas de vent, assez exceptionnel ici. Le sable est doux, on vient nous voir pour faire quelques mètres avec nous pour nous proposer des cartes téléphoniques, des taxis/dromadaires, du quad, du cheval… et tout un tas d’autres choses que nous refusons gentiment. La mer est haute, nous ne pourrons pas aller jusqu’au ruines du fort portugais, l’eau dans l’oued nous obligerait à nous mouiller jusqu’à la taille, ce que nous ne désirons pas. La vue de l’oued Ksob sur Essaouira est magique, la ville blanche se détachant sur le ciel bleu… Que de souvenirs ici !
Nous déjeunons sur la plage au Panoramique, une salade au soleil, puis il est temps de rejoindre le « Massages Berbères » pour deux heures de papouillages des pieds à la tête à l’huile d’argan. Nous en ressortant à la nuit tombée, complètement déboussolés, détendus et groggy !
Enfin nous dînons chez Jeannot (Le chalet de la plage) sur la croisette, oursins, dorade grillée et calamars ail et persil, un régal.
Dimanche 14 janvier 2018 : Essaouira
Rien ne vaut un petit déjeuner copieux sur la terrasse au soleil pour commencer une journée dans les meilleures conditions, surtout quand on en fait profiter les copains avec quelques photos sur les réseaux sociaux ;o).
Nous traversons la place Moulay El Hasan en direction du port, complètement chamboulé par des gigantesques travaux mais où l’ambiance est toujours à son comble avec les artisans vendant leur pêche du jour sous le regard envieux des nuées de mouettes et des chats essayant de récupérer quelques lambeaux de poissons sous fond de remparts ou d’océan. D’ailleurs une ouverture dans le mur me permet de faire quelques photos des remparts extérieurs assez sympathiques de la ville…
Dans les lieux de pèlerinage évoqués plus haut, nous avons Dar Loulema, maison d’hôtes ouverte en 2001 par les parents de Val au nom évoquant leur trois petits enfants (LOUis, LEo, MAthilde), malheureusement revendue depuis, mais nous y revenons toujours avec un pincement au cœur saluer Bouchra et Fatiha.
Salamalecs d’usages faits, nous voici repartis en longeant les remparts direction la sqala et ses célèbres canons, puis rejoignons Bab Doukala, au nord, en traversant le Mellah, vieux quartier juif, dont les habitants ont fui durant la Guerre des 6 jours abandonnant les lieux à la décrépitude du temps…
Retour par le souk aux poissons, lui aussi complètement rénové, puis déjeuner au Taros, sardines grillées et pastilla aux poissons, où un trio d’artistes répète pour le concert de ce soir, jouant d’instruments inconnus mais avec une sonorité étrange et intéressante. Faits marquants, les magasins d’articles en bois de thuya qui fleurissaient il y a encore quelques années sont de moins en moins nombreux, et par contre énormément de magasins confectionnent leur propre pâte d’amandes ou d’arganes en broyant à l’aide d’un pressoir à main ou mécanisé à l’entrée de leur boutiques… Le monde change !
L’après midi est consacrée à un tour en voiture hors des remparts et le soir dîner au Sirocco, couscous et tajine kefta toujours très bon et la soirée agrémentée par un magicien passant de table en table pour effectuer des tours bluffant !
Lundi 15 janvier 2018 : Essaouira
Il a plu pendant la nuit et ce matin le fond de l’air est un peu frisquet pour déjeuner sur la terrasse nous avons bien fait d’en profiter hier !
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