Dimanche 15 octobre 2017 : Venise 1er jour
Debout 4h00 départ vers l’aéroport pour prendre un vol EasyJet décollage prévu 07h05… c’est tôt mais on gagne la journée ! Notre programme pour ces trois prochains jours est assez simple : Dogana da Mar et le Palais Grassi pour l’exposition, la biennale d’Art Contemporain à l’Arsenal et Giardini et enfin peut être Burano ayant visité Murano il y a deux ans, mais aussi boire des Spritz, déjeuner avec des Tramezzini, sandwich coupés en triangle, ou des Cicchinni, sorte de tapas, et dîner à la Tratoria Da Marissa que nous avons réservé en ligne, gros progrès, sur Quandoo.it ! Il s’avère que ce site n’a aucun accord avec le restaurant il ne faut absolument pas passer par eux sous peine de ne pas avoir de table…
Venise est la capitale de la Vénétie, 550 km2 de lagune, 58000 habitants, environ 6 millions de visiteurs par an et 6 sestieri, quartiers, traversés par 160 canaux et reliés par 400 ponts. Les dates 697, élection du 1er doge, 810 Venise devient une province byzantine, 1204 fin de l’empire byzantin, la ville est la plaque tournante du commerce mondial, XVe la Sérénissime est à son apogée, début XVIe l’hégémonie de Venise menacée par de nouvelles routes commerciales, 1630-1631 épidémie de peste (46000 morts), 1797 abolition de la République de Venise par Napoléon Bonaparte, 1866 Venise est intégrée au royaume d’Italie.
Arrivée avec un brouillard épais et bien frais… et nous prenons le bus (15€ ar pp) direction la gare de Venise. 15 minutes plus tard nous y sommes ! Notre hôtel, Alla Corre Rossa est dans le Dorsoduro, au sud ouest de la ville. Hôtel, enfin plutôt une sorte de chambre d’hôte, mais nous n’y laissons juste nos bagages avant de partir à pied vers la Punta Della Dogana (Pointe de la douane).
Encore une fois le bâtiment est remarquable. Anciens entrepôts que nous les avons connus fermés et en état de décrépitude avancée… De nos jours comme François Pinault n’a pas eu l’autorisation de déposer sa fondation sur l’île Seguin à Paris, il est venu ici acheter ce lieu situé sur une pointe définie entre la rive sud du Grand Canal et celle nord de la Giudecca, et plus au nord donnant sur le Grand Canal le Palazzo Grassi que nous visiterons l’après midi.
L’exposition sur les trésors engloutis de Damien Hirst « Treasures from the wreck of the inbelievable ».
A l’entrée film de présentation montrant des plongeurs découvrant puis remontant les vestiges engloutis qui sont présentés dans les différentes salles. Et un texte repris dans le guide :
« En 2008, le vaste site d’un naufrage a été découvert au large des côtes de l’Afrique de l’Est, accréditant la légende de Cif Amotan II, un esclave affranchi d’Antioche (au nord-ouest de la Turquie , qui vécut du milieu du premier siècle au début du deuxième siècle de l’Ere Commune. Dans l’Empire romain, les esclaves affranchis pouvaient trouver de grandes possibilités d’enrichissement et d’ascension sociale en s’impliquant dans les affaires financières de leurs anciens maîtres et patrons. L’histoire d’Amotan (parfois nommé Aulus Calidius Amotan) raconte que l’esclave cupide accumula, en acquérant sa liberté, une immense fortune qui lui permit de construire une collection d’artefacts provenant des quatre coins de l’ancien monde. Les cent trésors légendaires de l’affranchi, commandes, copies, faux, achats et pillages, furent réunis à bord d’un navire colossal, l’Apistos (« incroyable » en komè grecque), qui était destinée à un temple construit par le collectionneur. Mais le navire fit naufrage, reléguant son trésor au domaine du mythe et donnant naissance à une myriade d’interprétations de cette histoire faite d’ambition et d’avarice, de splendeur et d’hubris.
La collection resta immergée dans les profondeurs de l’océan Indien pendant environ deux mille ans avant que, le Site ne soit découvert en 2008, près des anciens ports commerciaux de l’Aeanieb (côte sud-est de l’Afrique). Près d’une décennie après le début des fouilles, cette exposition rassemble les œuvres retrouvées lors de cette extraordinaire découverte. De nombreuses sculptures, largement incrustées de coraux et autres espèces marines, sont exposés avant restauration, au point de rendre leurs formes méconnaissable. Des copies contemporaines des artefacts, réalisées pour l’exposition d’après les formes originales supposées des œuvres, sont également présentées. »
La première salle présente deux immenses statues partiellement recouvertes de leur gangue de corail :
« A Calendar Stone – Bronze – 4225 x 475.8 x 172.3 cm
Alors que les calendriers méso-américains et aztèques révèlent une vision du monde cosmologique hautement complexe, leur signification profonde continue de nous échapper. On pense que ces disques celui-ci comparable en taille à la célèbre pierre aztèque appelée Pictra del Sol (exposée au musée national d’anthropologie de Mexico) auraient été utilisés afin de prédire des dates importantes, dont celle de l’imminente apocalypse. Les pierres calendaires ont peut-être aussi servi à imposer au peuple un calendrier précis des cérémonies. C’est certainement l’usage de ce mécanisme de contrôle que William Burroughs reprend son roman cut-up de 1961 intitulé « La Machine molle » qui raconte l’histoire d’un homme revenant à l’époque maya dans le corps d’un jeune garçon mexicain. Dans ce roman, il se sert des thèmes du voyage dans le temps et dans l’espace à l’aide de fragments de textes réorganisés afin d’évoquer le caractère construit de la réalité. La présence d’objets de l’époque pré-hispanique, d’Amérique du Sud et centrale reste inexpliquée.
The Warrior and the Bear – Bronze – 713 x 260 x 203 cm
Cette sculpture monumentale fait référence à l’arkteia, rite d’initiation de la Grèce antique, où de jeunes
Athéniennes imitaient des ourses, dansaient et pratiquaient des sacrifices. Cet acte de sauvagerie orchestrée servait à apaiser Artémis, la déesse de la chasse, après que les Athéniens eurent abattu un ours. Tandis que l’arlkteia visait à expulser les qualités animales de la femme afin de la préparer à sa future vie d’adulte et de famille, cette figure renverse la tradition en célébrant la férocité inhérente à la déesse. Les détails exceptionnels de cette sculpture, à présent en partie cachés par la prolifération de corail, ont été réalisés grâce à la méthode de la cire perdue dont les principes n’ont presque pas varié depuis cinq mille ans. Cette technique requiert de créer des modèles à échelle réelle afin d’en produire par moulage une impression qui contiendra le métal fondu. Le moulage en cire perdue apparaît vers la fin du cinquième millénaire avant l’Ere Commune au Moyen-Orient avant d’émerger indépendamment dans des régions aussi diverses que l’Egypte, la Chine ou le Pérou. ».
Impressionnant mélange de mythes et de réalités. De splendides photos montrant des plongeurs posant devant leurs trouvailles entourées de poissons, viennent accréditer la thèse du naufrage. Bien entendu les coraux doivent avoir été repeints, bien entendu comment avaient-ils pu rassembler ces immenses statues, et comment avaient-ils pu les transborder à bord d’un bateau de l’époque… mais on y croit, on est dedans ! Mais l’histoire vue par nos yeux crédules s’arrête devant une statue d’un homme et de Mickey debout à ses pieds, recouvert de corail… l’après midi c’est Dingo et même Mowgly sur le ventre de Baloo, l’ours le plus cool du monde. Mais que c’est bien fait, bien raconté et surtout bien mis en scène. Aucun détail n’a été oublié allant jusqu’à la reproduction du bateau avec la mise en scène des statues entreposées dedans.
« Damien Hirst, l’une des stars de la création actuelle, occupe, d’avril 2017 jusqu’au 3 décembre, le Palazzo Grassi (palais Grassi) et la Punta della Dogana (Pointe de la Douane) à Venise, dans une exposition d’envergure intitulée « Treasures from the Wreck of the Unbelievable », qui réunit près de 400 pièces. Cet artiste britannique (né le 7 juin 1965 à Bristol), fasciné par la mort, la religion et la science, est considéré comme l’enfant terrible de l’art en raison d’œuvres sulfureuses et souvent controversées, comme celle nommée The Physical Impossibility of Death in the Mind of Someone Living (1991), avec son requin plongé dans du formol. Dans un esprit baroque et luxuriant, il expose ici un trésor imaginaire, suite au naufrage d’un vaisseau antique au large des côtes de l’Afrique orientale. « Il s’agit d’un projet global, au sein duquel l’appréhension de la réalité physique, matérielle, tangible, des pièces exposées, se fait par le détour de la narration, de la fiction, de la croyance dont le désir habite chaque homme », explique Martin Bethenod, directeur de la Fondation François Pinault à Venise. »
Merci au site Le Monde
Nous finissons l’après midi le nez en l’air arpentant les ruelles en direction de notre hôtel pour un petit repos. Ce soir nous dînerons à l’Osteria alla Bifora (Campo Santa Margherita Dorsoduro) pour un retour aux sources, assiette du pêcheur, et ses différentes sortes de brandades, et bien entendu les calamars à l’encre de sèche avec de la polenta, un tiramisu le tout arrosé de vin blanc et de spritz bien entendu !
Lundi 16 octobre 2017 : Venise 2eme jour
Ce matin grooooossse farniente ! Nous partons de l’hôtel à 11h00 direction la ligne 3 pour Murano et ses souffleurs de verre mondialement connus ! Il y a énormément de monde, nous avons l’impression d’être en plein été alors qu’il y a deux ans nous étions presque seuls sur l’île ! Val commence à faire les magasins à la recherche d’une énième boucle d’oreille pour elle ou Math !
Déjeuner à l’Osteria La Perla Ai Bisatei spaghetti à l’encre de sèches (9€) et aux coques et moules (9€) et brandade (8€) salade mixte (3€) et en dessert un vin doux avec « bussolai » biscuit vénitiens (5€) ! Rustique mais parfait !
Pour repartir nous prenons la ligne 7 direct vers la plazza San Marco en contournant la ville par l’est. La vue de la lagune en passant devant le Americo Vespucci (Infos ici), gros trois mâts à coque en acier, puis de la place San Marco est toujours aussi exceptionnelle !
Traditionnellement nous rapportons quelques bouteilles de Fragolino vin blanc italien au goût de fraises des bois que nous achetons chez la Cantine del Vino gia Schiavi (Fondamenta Nani, 992, 30123 Dorsoduro), obtenu par la vinification de raisin de type Vitis Labrusca, connu en Italie sous le nom de uva fragola. Malheureusement terminé, fini la production, ils n’en auront plus… Le soir nous retournons à notre restaurant préféré pour goûter cette fois un assortiment de brandades et du carpaccio de bresaola.
Mardi 17 octobre : Venise 3eme jour
Aujourd’hui nous consacrons la journée entière à la biennale d’art contemporain en commençant par Arsenale puis Giardini (25€ pp). Un coup de vaporeto… enfin on comprend après une demie heure d’attente que le brouillard important ce matin réduit les lignes en service. Au lieu de la 5.1 nous récupérons la 2 et nous marchons depuis San Marco !
Les bâtiments sont splendides anciens entrepôts très haut de plafond avec d’énormes piliers en briques, quelques mezzanines et autres passerelles interdites au public et les exhibitions des différents artistes. L’après midi, les pavillons des pays à Giardini ne nous ont pas laissé une aussi grande émotion qu’il y a deux ans, à part ceux de la Russie, et ses figurines blanches, et du Japon, avec ses maquettes symétriques et son trou au centre de la pièce dans lequel les festivaliers pouvaient passer la tête et devenir une partie de l’animation !
Juste après l’entrée Lee Mingwel explique son œuvre reliant des vêtements à des bobines de fils colorés accrochées aux murs en face. Plus loin différentes plantes ont trouvé leurs pots dans une collection de chaussures (Michel Blazy). Des photos dans un livre en papier érodé par des gouttes d’eau tombant du plafond… des écritures en fil servant à construire la reliure du livre. Des graines de semoule retranscrivant la musique… Le tout entouré de trucs fumeux, films incompréhensibles, reproduction de troncs d’arbres en plastiques…
L’acqua alta est un phénomène que nous avons pu observer deux ans auparavant, quelques centimètres d’eau recouvraient la place San Marco devant le palais des Doges. Par contre depuis notre arrivée c’était plutôt l’acqua bassa, il manquait au bas mot 60cm d’eau laissant les algues sécher au soleil. Mais ce matin l’eau était remontée de 40cm. Phénomène de marée ? Régulation de la lagune ? Très bon site sur le phénomène ici.
Le soir nous allons au restaurant Tratoria Da’a Marissa (40€ le menu tout compris. Entrées petits poulpes en sauce, polenta, morue en salade, brandade, sardines aux oignons, moules gratinées. 1er plat lasagne de la mer, 2eme plat friture de la mer. Dessert crème de mascarpone avec gâteaux secs ! Apéritif et vin compris 40€ par personne. Heureusement que nous devons un peu marcher pour rentrer à l’hôtel car nous sommes un peu lourds et nous avons besoin de digérer !
Mercredi 18 octobre 2017 : 4 eme jour Venise – Lyon
Rien le temps de faire ce matin et même trop tôt pour un spritz ! Nous profitons donc de la chambre jusqu’à 10h00, départ pour la place de Roma prendre le bus pour l’aéroport. J’aurais dû vérifier l’application easyJet avant de valider nos tickets de bus ! Notre avion est retardé d’une bonne demi-heure pour cause brouillard ! L’aéroport est blindé de monde l’atterrissage était impossible ce matin, retardant d’autant tous les vols de la matinée !
Prochain voyage : un petit aller/retour Barcelone avec Lbdo
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