L’île de Pâques – Rapa Nui – Hanga Roa – Chili 🇨🇱 – 1er jour 25 juillet 2017
Ça y est nous sommes arrivés sur cette île mystérieuse perdue au milieu du Pacific.
Vol de nuit, décollage à 03h20 de Papeete, avec un B787 de Latam en configuration 3x3x3, la largeur des sièges s’en ressentant !
L’hôtel, le Manutura, est à 2km du centre ville, une petite marche apéritive puis digestive pour diner en ville.
Au Tourisme Informations nous trouvons une guide française pour faire demain le tour de l’île et nous réservons une voiture pour les 3 jours suivants (105.000 pesos).Quelques informations :
Formée par trois volcans âgés d’entre 1 million et cent mille ans qui lui ont donné cette forme triangulaire. Les premiers habitants sont certainement arrivés de Polynésie, des Gambier ou des Marquises, terminant ainsi le grand triangle polynésien dont les autres sommets sont Hawaï et la Nouvelle Zélande.
La NASA a d’ailleurs une base sur l’île créée en 1983 pour mesurer le mouvement des plaques tectoniques. L’île étant assise sur le bord de la plaque de Nazca et elle se déplace chaque année d’une quinzaine de centimètres vers le continent en s’enfonçant dans l’océan. Une base similaire a été construite sur l’île de Huahine qui suit le mouvement de la plaque pacifique.
Le culte des ancêtres et de leur énergie spirituelle, le mana, est propre à la Polynésie mais n’a pas atteint ailleurs l’importante d’ici. Lorsqu’un chef de tribu ou un membre important décédait, une statue était sculptée dans la carrière de Rano Raraku et transportée jusqu’au village pour être érigée sur le Ahu, positionnée pour regarder le village, dos à l’océan, pour surveiller et protéger la population de leur pouvoir spirituel (mana).
Tous les moai ont été renversés entre 1770 et 1838 et beaucoup se sont cassés et ont souffert des conditions climatiques. Ayant épuisés toutes les ressources de l’île à cette tâche qui a été poussée au gigantisme, des guerres ont éclatées qui sont à l’origine de ce phénomène, les vainqueurs voulant empécher les moai de voir le village et d’utiliser ainsi leur mana protecteur ! Les statues sont restées plus de 200 ans comme cela. Les quelques 50 Moai que l’on peut voir debout ont été restaurés avec leur plateforme par les archéologues à partir de 1955 !
L’après Moai est le culte et la compétition de l’homme-oiseau. Chaque chef choisissait son champion, l’hopu manu, qui s’entraînait toute l’année. Les concurrents devaient descendre de la falaise, nager 2km jusqu’au Motu Nui, s’aidant d’une Pora, sorte de planche de surf en joncs, pour s’installer dans une grotte afin de chercher un œuf de Stern. Le premier qui en trouvait un était désigné comme le gagnant. Il devait faire le chemin retour avec l’œuf. Le gagnant et sa tribu en retiraient beaucoup d’avantages. Cette compétition a duré plus d’un siècle et demi pour se terminer en 1866 quand les missionnaires l’interdirent pour cause de croyance païenne basée sur un œuf et sur un dieu créateur le Make Make !
En 1862, apres avoir transformé en esclaves quelque 1500 Rapanui dont beaucoup de chefs et de sages et suite aux protestations internationales, seulement 15 survivants sont revenus, porteurs de la variole qui finit par décimer la population de 12000 à 111 seulement, la tradition orale a été perdue et surtout la traduction des tablettes rongo rongo !
1883 annexion au Chili mais sans aide, l’île retomba dans l’oubli avec le retour des colons chiliens.
En 1916 l’île fut louée pour 20 ans à la compagnie Williamson-Balfour pour y importer 70000 moutons parquant les insulaires dans la réserve d’Hanga Roa ! Reconduit en 1936 mais le commerce de la laine se termina avec la crise de l’entre deux guerres et le contrat fut révoqué en 1953 ! Ils deviennent citoyens chiliens qu’en 1966 après les élections municipales de 1965 donnant un peu d’autonomie à l’île.
En 1996 le parc national de Rapa Nui qui couvre 40% du territoire fut déclaré Patrimoine de l’humanité par L’Unesco et parallèlement le gouvernement a initié la restitution des terres. Avec le récent essor du tourisme, l’île est devenu un endroit important et les investissements sont arrivés du Chili pour les infrastructures, le scolaire, la santé, l’électricité …
Pour finir quelques anecdotes.
En 1993 Hollywood débarque à Rapa Nui pour tourner le film éponyme avec comme réalisateur Kevin Reynolds, pour un bide à 20 millions de dollars, truffé d’imprécisions historiques mais comportant quand même certaines prises de vues stupéfiantes et même une compétition d’homme oiseau !
La NASA en 1985 décidât un moment de lancer les navettes spatiales de Vandenberg en Californie du Sud, l’île devint l’endroit idéal pour les atterrissages d’urgence, la piste fut agrandie pour atteindre 3,2km sa taille actuelle.
Concorde, de 1990 à la fin du siècle il réalisa des vols charter assurés par Air Fance et British Airways, spectaculaire et bruyant !
L’île centre d’espionnage des satellites Soviétiques et des communications des pays d’Amérique du Sud par les Américains. Salvador Allende expulsât la centaine de troupes encore sur l’île en 1970.
Le pukao, chapeau rond de pierre rouge à l’aspect de scorie, extrait de la carrière Puna Pau. C’est en fait une représentation stylisée du chignon fait avec les longs cheveux des hommes teints en rouges. Grossièrement sortis du cratère, à Puna Pau, ils perdaient un tiers de leur volume dans le transport et étaient retaillés définitivement sur le site final. Certain dépassent une dizaine de tonnes, la manière de leur mise en place reste incertaine, mais ils devaient utiliser la pente créée pour relever les moai.
Les yeux de corail et l’iris d’obsidienne un très bel exemple a été retrouvé sur le site d’Anakena en 1978 et est conservé au musée.
Les ahu sont les plate-formes cérémonielles qui supportaient les moai, sorte de marae polynésien mais beaucoup plus abouti. Le plus grand de toute la Polynésie, 220m, sur le site de Ahu Tongariki.
L’île de Pâques – Rapa Nui – Hanga Roa – Chili 🇨🇱 – 2eme jour : 26 juillet 2017
Notre guide vient nous récupérer à notre hôtel et nous empruntons la route côtière sud, nous arrêtant après quelques km au site de Akahanga et Vaihu : il n’a pas été restauré et laissé aux intempéries pendant plus de 300 ans, ces structures qui furent robustes sont maintenant dans un état lamentable ! Tout autour de l’ahu plusieurs vestiges de hare paenga ou maison bateau avec des fondations en pierres et le toit en roseaux ou en herbe. À côté une grotte et plusieurs fours traditionnels. La dépouille du premier roi Hotu Matua aurait été déposée ici.
Quelle déception en arrivant sur ce site de voir ces magnifiques statues renversées face contre terre complètement aveuglées alors qu’elles avaient été fabriquées pour scruter l’horizon… A juste titre nous ne pouvons pas approcher et encore moins toucher les statues ou même les différentes pierres constituant les ahu mais l’envie de leur faire un câlin réconfortant à ce pauvre moai était vraiment présente en moi :0)
Un peu plus loin la carrière Rano Raraku d’où proviennent 95% des 996 moai de l’île, 397 restants sur le site, inachevés, abandonnés en cours de transport, cassés, ou encore couchés sur le chemin des moai, ils sont partout figés en fixant l’horizon, leur sculpture ayant été arrêtée brusquement. Une révolte, ou un tsunami au large du Chili, ou surexploitation, sécheresses… ayant aggravés l’appauvrissement des ressources tout cela à donc conduit à des guerres.
Le site est splendide et même s’il est interdit de les toucher, en restant sur les chemins prévus à cet effet, on peut les approcher au plus près. Nous y sommes retournés trois fois, la première le matin avec le guide, qui ne servait à rien car les photos étaient prises à contre jour !, la deuxième le lendemain au coucher du soleil pour avoir une lumière fantastique accentuant les visages et la féerie du site et enfin le dernier jour pour leur dire « au revoir » :0)
Le moai du Rano appelé Tukuturi plus petit à genoux, jambes repliées sous lui avec des fesses, une grosse tête et une barbe.
Plus haut se dessine les premières carrières avec des Moai presque achevés ou à peine dessinés, seul le nez énorme dépasse du rocher. Le Géant pris encore dans la gangue de pierre est le plus grand jamais sculptés 21,60m pour 200t, intransportable !
Des fouilles en ont dégagés certains permettant de vérifier qu’ils étaient tous complets avec leur corps et permettre de les mesurer, la tête absorbant à elle seule 1/3 de la hauteur ! Merci (arteide.org/en pour les images).
Visible du haut de la carrière, le ahu Tongariki, et ses 15 moai, fut mis à terre comme les autres mais, en plus, un tsunami dans les années 1960 déplaça certaines statues, de plusieurs tonnes, à 100m à l’intérieur les endommageant encore plus. Restauré en 1962 grâce aux subsides japonaises. Le plus long ahu de 200m de long pour 4 de hauteur, le plus grand nombre de statues, 15 dont une avec son pukao, 19 à l’origine, le plus grand 9,45 m pour 98 tonnes et le plus petit 6m pour 25 tonnes. Encore une fois en contre jour pour les photos, merci notre guide, nous y reviendrons un soir avec une belle lumière. (J’ai aussi testé le lever du soleil, le même jour que le site d’Anaka, mais durant l’hiver, ça ne donne rien !).
Le moai de l’entrée n’appartient pas à ce site mais a été mis là comme gardien en 1983 après une exposition au Japon.
Continuant sur l’unique route, on ne risque pas de se perdre, nous arrivons sur le site Anakena et sa plage de sable blanc, la plus grande de l’île plantée de cocotiers importés de Tahiti dans les années 1960. C’est ici que débarqua le roi Hotu Matu’a. 5 statues debout sur le Ahu Nau-Nau, sur les 7 originales, dont 4 avec leur pukao, sont superbement conservées car elles restèrent longtemps enfouies dans le sable, relevées en 1978 par Sergio Rapu, archéologue pascuan.
Un peu plus loin un autre ahu, Ature Huki, un des premiers moai redressé en 1956 et le seul en utilisant la technique des petits cailloux, très certainement utilisée à l’origine, soulevant doucement le moai et insérant des pierres dans le vide créé. Il a fallu une dizaine de jours seulement à ces hommes inexpérimentés pour le relever ! Enfin, c’est sur ce site que fut trouvé un des rares fragment d’œil original en corail, visible au musée. Ici aussi, la mauvaise lumière de l’après midi me contraindra d’y revenir au lever du soleil, vers 08h00 :0) pour espérer avoir un meilleur éclairage mais malheureusement le site pile poil orienté soleil levant devant passer entre deux collines, n’éclairera les moai qu’en projetant l’ombre sur leur voisin de gauche !
Nous repartons vers l’intérieur de l’île en direction de Hanga Roa, la seule ville et capitale, pour obliquer vers l’ouest en direction du Ahu Akivi, dans le centre, seuls moai orientés vers la mer, mais certainement vers un village existant à l’époque ? Les 7 statues redressées personnifient les 7 envoyés du roi venus découvrir l’île. Premier site à avoir été restauré dans les années 1960. Regardant vers l’ouest la lumière en fin d’après midi est parfaite mais malheureusement la pluie nous empêche de prendre des photos, ici aussi nous reviendrons, heureusement que Rapa Nui n’est pas très étendue (23 km de long pour 12 de large donnant 174km2 seulement).
Nous lâchons notre guide avec plaisir regrettant amèrement les 140€ donnés pour la journée… Après avoir récupéré la voiture, un petit 4×4 Suzuki pour 105000$ les 3 jours, nous retournons à l’hôtel plongé dans le noir par une panne de courant et donc plus d’Internet, le tout reviendra 90 minutes plus tard ! Ici pas d’assurance, en cas d’accident on discute et on paye… tout le monde fait attention et roule prudemment !
Soupe Vaikava, tipique Rapa Nui avec poissons et des fruits de mer.
L’île de Pâques – Rapa Nui – Hanga Roa – Chili 🇨🇱 – 3eme jour : 27 juillet 2017
Ragaillardis par une bonne nuit fraîche, il n’y a pas de chauffage dans les chambres ni d’ailleurs dans les habitations ou restaurants, toujours grand ouverts avec les ventilateurs tournant… nous partons à l’aventure.
Juste au nord de la ville, l’Ahu O’Orongo où sont exposées les réalisations de sculptures sur lave réalisées chaque année. Une mignonne plage avec une piscine naturelle d’eau de mer.
Plus loin toujours au nord l’ahu Tahai, après avoir passé le cimetière, adossé à la mer il comporte trois ahu et une super descente de mise à l’eau des embarcations complètement pavée. Le principal comporte 5 statues plus ou moins tronquées, sur celui de droite le seul moai à avoir retrouvé des yeux, et à gauche le seul à avoir subit un traitement à base de résine pour le conserver.
À côté le musée anthropologique Sébastian Englert, gratuit, avec des informations importantes sur l’histoire de l’île. Après avoir passé les panneaux expliquant la formation et la géologie et d’autres sur l’histoire, des vitrines où sont exposées des petites collections d’armes et d’outils, quelques tablettes rongo rongo et un rare moai féminin à la tête très étirée percée de deux orbites profondes et rapprochées, et l’œil retrouvé à Anakena, entre autre. Ça vaut vraiment le coup de passer du temps, laissant ainsi passer l’averse aussi !
Encore plus au nord le site Hana Kio’e et ses deux ahu, Akapu, restaurés avec son Moai debout et solitaire. À côté des ruines de l’ancien village. Selon la tradition tous les rois devaient y résider quelques temps, il y avait une école d’art aussi.
Changement de côte, pour nous retrouver derrière la piste de l’aéroport au sud-est sur le site de Vinapu important par ses énormes blocs de pierre parfaitement ajustés rappelant ceux du Machu Picchu, une histoire que nous vous raconterons plus tard ! Cette tribu était puissante profitant d’une bonne terre, l’aéroport actuel, de l’accès à la mer des deux côtés de l’île pour pouvoir pêcher par tout temps, et à la réserve d’eau douce du volcan. Malheureusement les Moai n’ont pas été relevés.
Passant par la piste nous nous arrêtons à un Moai relevé inclu dans un terrain privé. Sautant par dessus le mur de pierres pour pouvoir le photographier, j’en profite pour saisir aussi le mode d’agriculture ancestral permettant de protéger les quelques plantes des embruns et du vent, tout en récupérant l’humidité ambiante.
Plus loin vers le nord le site de Te Ara o Te Moai, ses ruines d’ahu et son pauvre Moai face contre terre.
Profitant de la fin de la journée nous retournons à la carrière pour demander la permission de re rentrer, seulement une fois par ticket normalement pour ce site et celui de Orongo. Pas de problème, vu le peu de visiteurs, nous étions une dizaine dont la moitié repartait à notre arrivée. Belle lumière, personne sur le site, nous sommes les rois du monde, quelle chance nous avons, c’est vraiment le pied :0) j’en profite pour m’essayer au selfie !
Passage obligé par l’hôtel avant de partir dîner en ville et goûter un pisco sour, plutôt bon 😋
L’île de Pâques – Rapa Nui – Hanga Roa – Chili 🇨🇱 – 4eme jour : 28 juillet 2017
La nuit fut la plus que fraîche ne favorisant pas la sortie du lit, nous demandons une couverture supplémentaire à la réception !
Nous voulons visiter le village d’Orongo au sud de l’île mais le fort vent nous arrête juste au mirador pour voir la vue du haut du volcan. Toute l’île s’offre à nos pieds avec la vue sur les volcans Poike et Aroi les deux autres sommets de cette île triangulaire, mais aussi sur la ville en contre-bas.
Nous re-traversons l’île vers la plage d’Anakena mais malheureusement sans meilleure lumière qu’avant hier. Je reviendrai demain au lever du soleil ! Nous y déjeunons en dégustant une bière locale Mahina.
Quelques photos de la plage et nous voici repartis direction la côte est vers l’autre plage de sable blanc Ovahe que nous atteignons par une piste et une marche sur les rochers glissants, impossible de s’y baigner avec les vagues qui viennent mourir dessus ! À côté un crématorium ancestral.
Encore plus bas le site de Te Pito Kura ou baie de La Pérouse, où se trouve le plus grand Moai érigé sur un ahu 9,80m pour 80 tonnes sans son pukao, de 8 tonnes seulement, Paro de son petit nom, couché face contre terre il fut décrit par Dupetit-Thouars comme debout en 1838. Plus loin quatre pierres rondes entourant une plus grosse représentant le nombril du monde…
Petit circuit entre les pétroglyphes de Papa Vaka, un des plus grands de l’île, où on peut distinguer, gravés dans la pierre, un grand thon, requin, tortue, grand canoë… mais les conditions de lumière ne sont pas favorables à l’observation malheureusement.
Revenant vers l’intérieur, la carrière de Puna Pau d’où été extrait les pukao en scorie rouge du petit cratère. Ici aussi le travail s’est arrêté rapidement laissant sur place une vingtaine de couvre-chefs, sorte de monstrueuses pierres meulières comme les décrivait Pierre Loti en 1872. Ils étaient taillés grossièrement sur place avant de perdre un tiers de leur volume dans le transport puis d’être retaillés à la destination finale. Du sommet on a une belle vue sur la région style irlandaise ou normande !
Nous poussons jusqu’au Ahu Akivi, visité le premier jour sous la pluie, en profitant cette fois d’un bel éclairage permettant de photographier ces beaux guerriers précurseurs de leur roi.
À côté Ana Te Pahu, aussi appelé grotte aux bananiers avec ses plants poussant à l’entrée, c’est la plus grande, plus d’une centaine de mètres à parcourir avec quelques trous dans sa voûte, gros tunnel de lave aboutissant à l’océan, un équipement de spéléo est obligatoire pour parcourir la fin. Habitée jusqu’en 1938 elle servit aussi de cimetière.
Nous retournons pour la fin de journée et sa lumière rasante passer de nouveau un moment sur le site de Tongariki afin de photographier ses 15 Moai majestueux et tellement bien éclairés à cette heure, guide stupide, et faire quelques essais de photos étant presque seuls. À l’arrière quelques têtes plus vieilles sont entassées, et on peut aussi voir un site la crémation. Nous nous recueillons devant ce site majestueux et impressionnant !
Retour en ville pour voir les panneaux des indépendantistes affichés devant et sur les grilles du plus prestigieux hôtel. Ils doivent être contents les propriétaires et les clients.
Passage obligé par l’église de Hanga Roa avec sa façade blanche décorée de motifs traditionnels, homme-oiseau, tortue coiffant le christ, statues bizarres… quelques grenouilles de bénitiers récitent sans cesse des Ave Maria en espagnol en se répondant. Visite du centre artisanal aux prix exorbitants, il vaut mieux acheter sur les sites.
Au dîner deux nouvelles bières chiliennes la Austral et la Kaunstmann !
L’île de Pâques – Rapa Nui – Hanga Roa – Chili 🇨🇱 – 5eme jour : 29 juillet 2017
Debout 7 heures et départ 15 minutes plus tard pour la plage d’Anakena afin de profiter si possible du lever du soleil et d’un bon éclairage photographique. Arrivé trop tôt je repars en direction de Tongariki pour m’apercevoir que ses 15 Moai sont en complet contre-jour sans avoir le lever de soleil en fond. Retour à temps pour m’apercevoir que l’éclairage de côté sur le site du Ahu Nau-Nau projetait l’ombre des Moai de droite sur celui de gauche. Ce fut quand même un grand plaisir de le retrouver complètement seul sur ce site !
De retour à 09h00 pour le pdj et repartir direction le volcan de Rano Kau et l’ancien village de Orongo. Ce dernier est ancré en équilibre sur la crête de la caldeira entre les 300 m de falaise vers l’océan et les 200 de profondeur du cratère. D’ailleurs les dernières maisons servant aux hauts dignitaires et aux religieux ne sont plus accessibles pour cause d’instabilité du terrain, empêchant aussi d’admirer les pétroglyphes.
53 maisons restaurées, basses, formées par l’empilement de pierres plates récupérées au fond du cratère et finies par une énorme clé de voûte. Les murs sont doublés avec de la terre au milieu afin d’être hermétique au vent, et il y en a beaucoup ici. Les ouvertures étaient petites afin de se protéger de possibles visiteurs nocturnes, quelques maisons en avaient plusieurs, les haut dignitaires avaient celle avec vue sur la mer, les autres la deuxième rangée… ça n’a pas beaucoup changé de nos jours !
Impossible d’y habiter à l’année, le site n’était utilisé qu’au moment des cérémonies de l’homme-oiseau, tangata manu, entre août et septembre, période de nidification des pétrels sur le motu Nui à deux km en mer, le plus gros des trois petites îles avec Kao Kao, en aiguille, et Iti, le troisième.
Ce rite est la dernière période de l’histoire ancienne des pascuns, du 17 au 19eme siècle, se développant au fur et à mesure de la perte de l’influence des Moai, permettant d’introduire un peu tardivement la rotation du pouvoir entre les tribus, auparavant soumises à la lignée des Miru. Le moai la « briseuse de vagues », exposé au British Museum après son vol par les anglais est le seul connu dont le dos est gravé avec des symboles de ce nouveau culte. Après avoir désigné l’hopu manu, les champions des différents clans, ces derniers devaient descendre les falaises du cratère, nager jusqu’au motu Nui et rapporter un œuf à son chef qui devenait l’homme-oiseau, titre prestigieux.
En descendant nous nous arrêtons au belvédère permettant une vue plongeante sur le cratère parfaitement arrondi de 1600m de diamètre avec une cassure au niveau de l’océan, dont les flans sont tapissés d’éboulis et de bosquets et son fond de petits lacs prennent une teinte bleue ou grise suivant la lumière, anciennes réserves d’eau douce pour le village. Aujourd’hui le site est protégé et on ne peut plus y descendre.
En bas, après avoir passé d’autres pancartes indépendantistes, sur la côte du village, le petit site d’Ana Kai Tanata, dont la caverne est liée au culte de l’homme-oiseau, dont il reste quelques peintures très abîmées et presque effacées, rouges, blanches et noires. Les concurrents construisaient ici leur embarcation, waka ama, point de départ de leur périple vers les motu.
Nous repartons à l’intérieur de l’île pour une grande promenade à pied passant devant la caverne Ana Te Pahu, visitée hier, comme but Ahu Tepeu. Site le plus excentré sur la côte ouest, ayant des similitudes de plaques très bien ajustées comme à Vinapu. Ici on trouve aussi les fondations de la plus grande maison bateau (hâte vaka) de 40m de long, de grands jardins entourés de murs de pierres circulaires (manavai) et autres fours polynésiens (umu pae). Le ahu n’a pas été restauré et les Moai traînent toujours au sol, brisés comme des malheureux. Le Ahu est adossé à de grandes pierres plates parfaitement ajustées.
La balade de 5 km ar va être refaite un peu plus tard en fin d’après midi, après être retournés une dernière fois à la carrière, à l’autre bout de l’île, pour essayer de retrouver la boucle d’oreille que Val a perdue en protégeant sa tête des averses avec sa capuche. 5 autres km les yeux rivés sur le sol à la recherche infructueuse de la perle verte de Tahiti… avec les vaches et les chevaux comme compagnons de route et dont les derniers mètres sont effectués dans la pré-pénombre ! Même le soleil se couchant dans les nuages ne veut pas que cette recherche soit plaisante ! Pauvre Val, bien triste ce soir !
L’île de Pâques – Rapa Nui – Hanga Roa – Chili 🇨🇱 – 6eme jour : 30 juillet 2017
Jour de départ, valises bouclées, posées dans la voiture nous retournons vers les sites de Ahu Tahai et Ana Akapu juste au nord de la ville pour nous rassasier une dernière fois de la vue de ces splendides statues.
Enregistrement, plein de la voiture, rendu de celle-ci, un peu d’Internet pour avoir des nouvelles des copains et nous voici dans la salle d’embarquement après avoir passé les formalités très light du petit aéroport en centre ville. Le 787-8 de la Latam nous attends sur le tarmac, départ à 14h00 pour 4h30 de vol en direction de Santiago au Chili. Là attente de 6 heures et départ dans la nuit à 03h50 en direction de Lima pour 4 heures de vol… heureusement que nous avons réservé la chambre pour notre arrivée à 07h00.
Rapa Nui a comblé nos attentes et les quelques sites restaurés nous ont émerveillé. Par contre nous ne comprenons pas que les fouilles et surtout la conservation des sites ne soient plus effectuées depuis les années 80. Laissés à l’abandon, tout juste protégés, et pas tous, de l’intrusion sur des chevaux, omniprésents, et des vaches, le futur des sites semblent bien aléatoire.
Enfin, en remettant en parallèle des histoires contemporaines comme celles d’Europe ont peu s’apercevoir que les rapanuis vivant en complète autarcie, ont certes créé de belles choses avec des outils en pierres et bois, ils ne connaissaient pas le fer, mais nous faisions dans le même temps les cathédrales, les châteaux…
Pour finir mon rêve de gosse de voir les Moai tant fantasmés a été enfin assouvie et c’était fantastique !
Demain le Pérou 🇵🇪 !
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