Vendredi 07 avril 2017 : Départ du Japon 🇯🇵 pour l’Indonésie 🇮🇩 Java – Jarkarta – Yogyakarta
Aujourd’hui, journée avion. Nous partons de Tokyo Narita par la Jal direction Jakarta puis une correspondance par la Garuda pour Yogyakarta où un chauffeur doit nous prendre en charge pour les 15 jours sur Java puis nous déposer à Bali, dans la maison louée pour les 15 jours suivants, nos enfants nous y rejoindrons 😍❤️😜
7 heures et 5 minutes de vol quand même ! Le 787-9 de la Jal est très confortable avec énormément de place pour les jambes. Le programme de vidéo est fourni, d’ailleurs je regarde Rogue One que je n’avais pas encore vu, la fin de Lalalande et Red2.
À l’arrivée, comme nous restons 31 jours, jusqu’à 30 jour pas besoin de visa, nous payons 30 $ pour obtenir notre Visa. À l’immigration ils nous disent que nous devons payer 20$ de plus et que nous devons nous faire rembourser ! Moi qui voulais un peu plus de bordel je suis servi directement à la sortie de l’avion :0)
Après avoir compris la correspondance au T3, enregistré, payé les excédents bagages (99000 rps moins de 7 euros) nous nous dirigeons vers la porte affichée qui n’est pas la bonne, le vol étant toujours prévu à l’heure alors qu’on aurait déjà dû décoller ! Alors on attend ! On décolle avec 30 minutes de retard puis l’avion fait des ronds au dessus de l’aéroport d’arrivée, résultat nous arrivons crevés à l’hôtel Phoenix dont nous n’avons malheureusement pas la possibilité de profiter.
Samedi 09 avril 2017 : 2ème jour Indonésie 🇮🇩 Java – Yogyakarta
Fruit salak endémique de Java ressemblant à une tête de serpent avec les écailles c’est une sorte de fruit du jaquier en portion individuelle.
Java est une des plus grandes îles de l’Indonésie et a la plus haute densité de population avec 135 millions d’habitant. Hier nous avons rapidement survolé Jarkarta dont tout le monde nous avait dit de ne pas y aller, le boum économique ayant renforcé les inégalités. Par contre à Yogyakarta et surtout dans les environs les habitants ont gardé l’art de vivre à la Javanaise.
D’ailleurs la maison d’hôte dans laquelle nous allons dormir à Borobudur est celle de notre guide Nurudine. Grande construite autour de la pièce commune, sans portail, les enfants jouant tous ensemble. Des bananiers, cocotiers, poulets, moutons …
Le gouvernement a lancé un grand programme de développement de maisons d’hôtes dans les environs pour contrecarrer le manque de structures hôtelières. Assis sur le grand banc devant chez lui on peut observer les représentants passant avec leur matelas sur la tête ou bien la cuisine ambulante, sur la mobylette, puis enfants et femmes mangeant ensemble les sortes de saucisses rondes faites de farine et de poulet, achetées à l’instant. De nouveau c’est pas évident de repartir directement sur les visites mais nous le faisons. Le contraste avec le Japon est sidérant mais j’aime bien le côté un peu plus bordélique :0)
Nurudin notre guide et Anang notre chauffeur
Le Kraton ou Keraton, nom donné au palais du sultan de Yogyakarta. C’est toujours la demeure de l’actuel sultan, Sri Sultan Hamengkubuwono X, monogame avec 5 filles, son jeune frère devrait donc devenir sultan à sa mort. Notre guide nous a regardé très bizarrement quand nous lui avons demandé si ce n’était pas sa fille aînée qui pourrait lui succéder…
Construit en l’espace de 40 ans datant de 1756, c’est un ensemble de cours abritant différents pavillons. Dans la première, servant maintenant aux concerts et aux présentations de wayang. L’orchestre se chauffe, que des percussions. Composé exclusivement d’hommes en costume traditionnel avec le blangkon, chapeau, le surjan, tunique et une ceinture en tissu retenant le Kriss, couteau. Les femmes elles portent le sarong. Appartements privés du sultan, en jaune, fermés car il n’est pas présent. Restauration salle à manger 1953, la sorte de virgule sur son front représente le 3, le dragon géant pour le 9 et sa couronne pour le 1, toujours beaucoup de symbolique.
Puis le musée consacré au IX eme sultan, père de l’actuel, décédé en 1988 mais personnage emblématique, figurant sur les billets de 10.000 roupies, il a signé l’indépendance de son pays avec les Hollandais en 1949 mettant fin à 350 ans d’occupation. Le tambour appel prière et le tam-tam alerte mais ont été maintenant replacé par des moyens plus contemporains !
Château d’Eau ou Taman Sari. Ce fut le lieu des baignades du sultan et de ses concubines. Trois bassins et un petit pavillon à étage d’où le sultan envoyait une fleur, la concubine la récupérant pouvait monter de reposer avec lui !
On ne s’arrête pas à l’église, le bureau de poste et la caserne, tous trois néerlandais !
Confection des marionnettes en cuir de bœuf, faites à la main pour le wayang. Au début feuilles de bananier et outils en bambou, aujourd’hui cuir de bœuf et rayons de scooter. Toute la symbolique et la complexités des traditions javanaises se retrouvent dedans.
1,5 heure pour aller à Borobudur à cause de la circulation avant en 1980 3/4 d’heure … petit somme, histoire de finir de nous remettre.
Borobudur (260.000 Idr pp 20€). C’est le plus grand monument bouddhique au monde, à une trentaine de km du volcan Merapi, d’où sa couleur grise. 123m de
côté pour 34,50 de hauteur, composé de 9 étages, 5 km de bas relief racontant des passages de la vie de Bouddha mais aussi comment s’élever spirituellement et les conséquences de ses actes ! Sa construction a duré 75 ans, fin VIII mi IX, avec quelques 1.600.000
blocs d’andésite, pierre volcanique, sans aucun mortier. Il est construit sur une colline avec un ingénieux système d’écoulement des
eaux de pluie (1,8m par an quand même ) qui s’est dégradé au fil du temps, ravinant la colline en dessous et déstabilisant les pierres au fil des siècles. Abandonné peu de temps après sa construction, la jungle, les tremblements de terre et la mousson eurent raison de sa stabilité. Il faut attendre 1814 puis surtout 1907 avec les hollandais pour entreprendre des travaux. Mais c’est surtout en 1955 avec l’aide de l’Unesco et de 27 pays que fut entrepris une gigantesque restauration. Chaque pierre fut enlevée dans un ordre précis, numérotée et enregistrée sur ordinateur, merci IBM. Puis une dalle en béton fut coulée et des drains furent rajoutés. Certaines pierres ont été changées car manquants ou trop abîmées, elles sont toutes marquées. Un plan de recherches dans les villages alentour a aussi été lancé pour retrouver les pièces d’origines, pierres et sculptures. Bref un chantier colossal.
Et pourtant ce n’est ni un temple ni un sanctuaire mais plutôt un monument sacré destiné à l’ascension spirituelle du croyant. Les scènes des bas-reliefs des deux premières terrasses permettaient d’enseigner l’histoire de bouddha.
Les 6 premières terrasses carrées, orientées suivant les points cardinaux, représentant la sphère des Désirs, les trois suivantes rondes celle des Apparences et enfin le nirvana, le vide, la dernière terrasse et son gros stupa creux représentant le mont Meru. Borobudur illustre les 10 degrés de transmutations humaines nécessaires pour passer de la réalité au Nirvana aussi bien intellectuel que physique, les marches des étages supérieurs sont moins épaisses !
Dimanche 9 avril 2017 : 3ème jour Indonésie 🇮🇩 Java – Prambanan
Petite balade à pied aux alentours de la
maison pour voir une fabrique artisanale de brique et des femmes travailler au repiquage du riz. J’en ai profitez pour descendre dans la gadoue dans laquelle elles travaillent courbées toute la journée, au soleil avec sa réverbération en plus… C’est vraiment un métier épuisant !
Puis c’est en vélo que nous continuons. Le tofu est fabriqué à partir du soja broyé avec de l’eau pour obtenir le lait de soja, puis cuit au feu de bois puis filtré. A ce stade séparation du tofu 1er choix qui va servir à la cuisine après avoir été fris et vendu au marché. Le reste servira soit à l’alimentation animal soit au plat en sauce comme le saté que nous avons eu au déjeuner.
Plus loin le village de potier où nous nous essayons avec plus ou moins de bonheur au tour !
L’après midi est sous le signe de Brahma et Vishnu sur le site de Prambanan. 224 temples sur le site dont beaucoup ne sont qu’à l’état d’amas de pierres. Nous visitons que
Candi Prambanan ensemble de 6 temples creux. Candi Garuda, aigle sacré monture de Vishnu, et Angsa, cygne sacré monture de Brahma, n’ayant pas de statue à l’intérieur
nous commençons par Candi Nandi avec la statue du taureau, monture de Civa en face, avec de chaque côté le dieu du soleil et de la lune (Sauria et Chandra).
Candi Brahma. De très beaux bas reliefs racontant la guerre de Ramayana. Brahma est le dieu créateur de l’univers, sa statue représente un homme avec 4 têtes et 4 bras. Candi Civa, dieu de la destruction et de la dissolution et pourtant surnommé le Bon ou le Gentil, quand il fait le bien en détruisant Avidya. Son symbole le Lingam. Il est représenté en abstinence mais sur son lingam quand même. 3 autres pièces referment des statues de Ganesh et autres. Et enfin Candi Vishnu avec ses 4 bras bien pratique il faut l’avouer !
Nous nous arrêtons devant Candi Sewu, au nord, avec le mont Merapi très haut derrière sur lequel je vais monter dans la nuit. C’est le deuxième temple bouddhiste le plus important du centre de Java après Borobudur. Il est antérieur à Prambanan. Daté de 792 et redécouvert en 1960.
Lundi 10 avril 2017 : 4eme jour Indonésie 🇮🇩 Java – Yogyakarta
Le chauffeur vient me récupérer à 22h00, le dimanche soir, pour plus de 2 heures de route pour m’amener à 1500m d’altitude et à 5 km du sommet situé à 2930m. Ça commence par une mise en jambe de 1,5 km sur un chemin puis les choses sérieuses commencent. Sentiers à travers la jungle sur une terre glissante à souhait coupée de tranchées et d’ornières, le tout dans une moiteur à 25 degrés. On en sort que pour attaquer le sable, volcanique, puis la caillasse pour les 700 derniers mètres avec une pente à 60% les plus tuants !
Arrivés à 05h15 au sommet. Et c’est l’explosion de couleurs, le lever du soleil fait apparaître
les volcans alentour, les lacs dans les pleines, à moins que ce ne soit de la brume, le cratère continuant à cracher ses fumerolles
nauséabondes, mais supportables quand même, bouchant de temps en temps le paysage… après une bonne heure nous commençons la descente, encore plus compliquée la fatigue n’aidant pas. Retour à 08h50 complètement lessivé mais heureux d’avoir eu cette expérience enrichissante et surtout instructive sur ces limites et la gestion de sa fatigue et de ses ressources ! Des singes, des mimosas en fleurs, des fougères arborescentes… magnifique flore ! Tout au long du parcours aucune interdiction ni protection on peut se tuer mais c’est notre responsabilité. Les seuls panneaux sont positionnés avant la montée finale sur le cratère à l’attention des locaux, en indonésien, interdisant l’accès car ils n’ont pas de guide !
Les volcans le gros au sud le Merbabu, les deux à l’est à gauche le Lawu et droite le Ngliman et à l’ouest à gauche le Sumbing et à droite le Sindoro, au nord Yogyakarta. Le Merapi est considéré comme le plus actif et dangereux des volcans d’Indonésie, avec 49 irruptions explosives entre 1548 et 2010 (26/10 à début 2011)
De son côté Val a eu une expérience intéressante au cimetière des Sultans (Imogiri Cimetery). Tout visiteur local ou étranger doit revêtir pour la visite des tombeaux, l’habit traditionnel, car c’est un lieu de pèlerinage important. Le premier sultan y repose et on lui a attribué des pouvoirs magiques. Enfermée dans le tombeau avec le chauffeur et le guide, Val a plus ressenti les effets de la chaleur étouffante que les effets magiques des reliques…
Mardi 11 avril 2017 : 5ème jour Indonésie 🇮🇩 Java – Yogyakarta – Plateau de Dieng
Départ 09h00 pour 3 heures de route bordée de rizières étagées et de végétation luxuriante, traversant des rivières. De larges en bon état et encombrées elle passe à étroite, nous amenant vers les nuages accrochés aux montagnes et donc de la caldeira que nous allons visiter normalement…
Passage par le petit complexe des temples d’Arjuna. 5 petits temples construits au début du VIIe siècle. Il reste un bas relief mais toutes les autres statues ont été volées. De plus le site est en restauration complète démonté par tranches puis remonté complètement.
Val teste le Carica en boite au sirop. Il est nommé le papayer des montagnes, le fruit est moins connu que la papaye, plus petit et de couleur jaune orangé, il est plus consommé comme un légume, cuit, mais peut aussi être mangé frais. Il est cultivé sur le plateau de Dieng. …………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Sikidang dans un espace lunaire boue une eau verte amande, sorte de chaudron de sorcière avec l’odeur d’œuf pourri qui va bien ! Partout une eau chaude sort dans de petites marres, sans canard… Au milieu une fougère arborescente semble combattre toute seule les forces maléfiques.
Pour finir le plateau de Dieng, le Color Lac. Perdu au milieu de la forêt ce lac d’acide étale sa couleur dans tous les tons de verts. Magnifique malgré le manque de soleil !
La route est bordée cultures patates, choux, carottes (hummm une bonne potée ;0) et même de thé et du café. Par contre son état est catastrophique !
Enfin arrivée à notre hôtel le Tlogo Plantation Resort. Dès l’arrivée après avoir vu l’état des toilettes à l’accueil, Val savait que ça allait être difficile… malheureusement elle ne s’était pas trompée. La chambre était sale et poussiéreuse, les draps tachés ! La deuxième chambre après le ménage, était identique ! Le repas était à la même enseigne, Val a eu des restes de canard dans son assiette et même le riz etait mal cuit complètement pâteux ! Cerise sur le gâteau sa salade de fruit etait recouverte de mayonnaise et de fromage râpé ! La nuit fut pourrie ! Et pour parfaire le tout à partir de 6 heures les motos passent dans les allées devant les chambres et le filet d’eau chaude est juste suffisant pour se mouiller ! Notre chauffeur nous explique que c’est un hôtel du gouvernement… les fonctionnaires !! Ludovic , le responsable d’Archipel Bali, a une gestion calamiteuse du problème, pas du tout commercial, et limite agressif…
Mercredi 12 avril 2017 : 6eme jour Indonésie 🇮🇩 Java – Solo (Surakarta depuis 1745 le nom officiel sura courage Karta la ville) !
Pour information, même si nous n’allons pas visiter le site, à environ 15 kilomètres au nord de Solo, il y a un important site archéologique qui s’appelle Sangiran, l’Homme de Java… « Vous y retrouverez toute l’histoire des hommes préhistoriques qui vivaient sur l’île de Java, il y a plus d’un million d’années. La moitié de tous les fossiles de l’homme préhistorique exposés dans le monde ont été trouvés dans Sangiran. Par conséquent, l’UNESCO a établi Sangiran en tant que site du patrimoine mondial ».
La route principale qui coupe la ville d’ouest en est est bordée par les rails du train qui passe 3 fois par jour ! Ça vient de l’histoire de Solo. Fondée en 1743 par Paku Buwono II, le sunan. En 1746, un de ces frères Mangkubumi rejoint son neveu le prince Said, en rébellion depuis 1741, contre la Compagnie Générale des Indes Orientale, Voc. C’est le début de la 3eme guerre de succession. Après l’intronisation de Paku Buwono III, fils de II, la Voc par le traité de Givanti en 1755 accorde un territoire à Mangkubumi, qui prend le titre de sultan Hamengku Buwono et construit sa capitale Yogyakarta, et son Palais que nous avons visité.
Said ne pouvant combattre les 3 puissances, entame des négociations et finit par leur prêter allégeance en 1756. En retour, il reçoit du sunan la principauté du Mangkunegaran. Il prend le titre de Pangeran Adipati (prince) Mangkunegara et fait construire son palais à Surakarta, que nous allons visiter. Diviser pour mieux régner devait être la devise des Hollandais !
Palais Mangkunegaran, du Prince, de 3000m2 en teck et marbre, incluant l’administration et une bibliothèque avec plus de 10000 livres anciens. Des cours, jardins et grands espaces de manifestations ou de réception. Puis nous rentrons dans la salle de réception des personnalités pour le Prince puis à gauche pour son épouse. Au nord le Palais du Roi, le Keraton Surakarta, construit en 1745 et actuelle demeure du XIIIe roi.
Marché d’antiquité qui tient plus de la brocante et du vide grenier que vraiment de ventes d’antiquités. Il y a même des pièces détachées pour engins motorisés ! Le guide nous explique les tampons et sorte de pipe à cire pour le batik, les masques funéraires en bois pulé, sorte de balsa, et les Kriss, couteau, de différents modèles pour les cérémonies officielles ou non. Avant de les fabriquer il faut faire appel à la numérologie, l’astrologie… prouvant bien le lien puissant entre le Kriss et son propriétaire. Loro Blonyo ou inséparables en Javanais, statues en bois représentant Dewi Sri et son mari Sadano (représentation locale de Lakshmi et Vishnu) font partie intégrante de l’âme Javanaise. Prospérité, fidélité, longévité et fertilité…
Grande mosquée Messie Ageng construite en 1750 mélangeant architecture javanaise et moyen-orientale ! Les visiteurs sont les bienvenus mais notre habillement n’étant pas adapté nous resterons devant ! D’ailleurs même si l’Islam est la religion la plus représentée en Indonésie, les autres sont aussi présentes. L’hindouisme (Bali), christianisme, bouddhisme… La constitution garantie l’égalité entre les religions, par contre il est interdit d’être athée, le mariage civil n’est pas reconnu, ni celui inter-religion !
Puis visite d’un magasin important détenteur des traditions et des secrets de fabrication du Batik. Préparation de la cire puis dessin recopié sur le tissu puis cire suivant les trait de crayon puis colorisation et eau bouillante pour enlever la cire et on recommence avec la deuxième couleur…
Hôtel Roemahkoe Heritage (Jl. Dr. Rajiman No 501 Laweyan Solo / Tel : (0271) 714024) Il symbolise bien la vie javanaise douce et mystérieuse. Construit en 1938 par un riche marchand de batik, puis restauré en 2000 pour en faire un hôtel plein de charme. Nous y avons aussi dîner, très bonne cuisine, prix raisonnables et ambiance tranquille !
Jeudi 13 avril 2017 : 7eme jour Indonésie 🇮🇩 Java – Solo – Yogyakarta
Départ 08h30 pour visiter les temples Candi Sukuh et Cetho
Très beau temple pyramidal (Sukuh) perché sur une colline à 910m d’altitude dans le village de Bergo et datant du XVe avec scénographie mettant bien en valeur les édifices et les nombreux bas relief répartis sur les 3 terrasses. Elles représentent les niveaux, mondes, pour atteindre la perfection dans la vie. La première le Bima Sacré, la deuxième le Ramayana, Garudeya et Sudhamala, et la dernière le Swargarohanaparwa. Quelques statues avec d’étranges sex hypertrophiés et à l’entrée un lingam (sex masculin) et yoni (sex féminin).
Candi Cetho situé sur le flan ouest du mont Lawu sur le village de Gumeng à 1496m d’altitude. 190m de long pour 30 de large sur 13 terrasses. Temple hindou est similaire à Punden Berundak. La représentation du sex masculin et féminin ont été unifiées dans le symbole du Garuda. Cetho représente le chemin à prendre pour atteindre la perfection, dépassée sa culpabilité. Il reprend les histoires mythologiques de Samudra Manthana (le barattage de la mer de lait) et Garudeya (libération de l’esclavage).
Retour à Yogyakarta à notre bel hôtel Phoenix.
Vendredi 14 avril 2017 : 8eme jour Indonésie 🇮🇩 Java – Yogyakarta – Surabaya – Bromo
Départ en train local à 06h45 sur places réservées à destination de Surabaya prévue à 11h37. Normalement le chauffeur et guide à la gare d’arrivée pour nous amener à notre destination finale le Lava View à Cemoro Lawang pour faire l’ascension du Bromo dans la nuit.
La gare de Yogyakarta est toute mignonne, art-déco, mais moderne, les informations accessibles sur des télés et beaucoup de personnel pour nous indiquer le quai mais aussi la voiture !
Et c’est parti pour 5 heures. Nous sommes dans la voiture 1 juste derrière la loco dont le klaxonne pousse un long et puissant hurlement tout les 100m, épuisant !
Oguek nous accueille à la gare pour 4 à 5 heures de route jusqu’à Bromo. À l’arrivée nous sommes dans la brume et le froid.
L’hôtel le Lava View est une sorte de lodge de montagne, très bien placé au bord de la caldeira, mais d’un confort rustique ! Le restaurant est bon et pas excessif malgré sa position exclusive. Rien que pour la vue depuis sa terrasse, être aux premières loges pour le coucher du soleil, admirer toute la journée le brouillard et les nuages se mêler aux fumées toxiques, … pour tout cela le confort précaire est vite oublié !
Samedi 15 avril 2017 : 9eme jour Indonésie 🇮🇩 Java – Bromo
C’est le bordel à 4 heure du matin, beaucoup de personnes attendent les 4×4 qui sont coincés dans les embouteillages des ruelles du village… hallucinant ! Il ne fait pas trop froid, nous allons finir à pied. Le ciel est étoilé, pas de nuage, le lever du soleil sera merveilleux si la foule ne nous empêche pas de le voir ! 04h35 arrivée au premier point de vue, 200m en dessous du final mais suffisant, sur le Mont Penanjakan. Le lever est prévu à 05h30, 1 heure à attendre debout. Ce qui est encourageant c’est que nous ne sommes pas seuls, mais une grande majorité sont des locaux, le samedi n’aidant pas à la tranquillité du lieu ! En bas dans la caldeira couverte de brouillard les halos blafards des phares des 4×4 amenant les touristes voir le lever de soleil directement sur le Bromo. 04h50 le ciel à l’est commence à rosir. Le Bromo avec son panache de fumée, à droite la montagne Batok (King Coconut) et derrière le plus haut le Smeru qui crache son petit panache de fumée toutes les 30 minutes. Pour ce dernier il faut 3 jours pour l’ascension. 06h00 nous repartons pour la descente mais déjà beaucoup de personnes ont quitté les lieux laissant derrières elles un sol jonché de détritus en tous genres…
Petit déjeuner pris, 08h00 départ en 4×4 pour descendre dans la caldeira puis petite marche sur le sable noir et enfin monter par l’escalier vers le cratère du Bromo. En bas c’est la valse des 4×4… le notre nous lâche sur le parking à 1km du Bromo. Nous terminons à pied, puis à cheval pour Val jusqu’au bas de l’escalier, 250 marches, permettant d’arriver au sommet du cratère.
Là c’est hallucinant ! Sans aucune sécurité, juste une petite rambarde ensevelie au fils des irruptions, nous longeons le cratère le vide d’un côté et de l’autre. Du côté extérieur un paysage lunaire avec notre hôtel sur la droite et en face le point de vue de ce matin. Côté intérieur un bruit assourdissant accompagné l’expulsion de gaz sulfurés qui heureusement sont poussés par le vent dans la bonne direction. Nous restons une bonne demie heure en extase, devant cette vision fascinante, cette puissance énorme… d’ailleurs son nom est dérivé de Brahma, les habitant du Tengger sont restés hindouistes. Chaque année la grande fête du Kesodo. Debout ils jettent dans le cratère leurs offrandes : légumes, poulets, fruits, chèvres, argent et autres objets de valeur. La cérémonie du Kesodo permet avant tout aux hindous du Tengger d’exprimer leur gratitude aux dieux et le remercier de leur avoir donné de bonnes récoltes.
Sur un petit promontoire quelques personnes viennent déposer des offrandes devant la statue de Ganesh dieu très cool à tête d’éléphant, un de mes préférés. Le soir nous restons encore au Laval View Lodge, nous ne comprenons pas pourquoi, c’est une boulette supplémentaire de l’agence Archipel Bali, après l’hôtel pourri et le fait de ne pas avoir de voiture prévue au Bromo ni pour le lever de soleil et encore moins pour la caldeira, que l’on ne peut pas faire autrement qu’en 4×4, et qui nous a coûté 250.000 Irp en plus. Nous ne les recommandons pas !
Dimanche 16 avril 2017 : 10eme jour Indonésie 🇮🇩 Java – Bromo -Kalibaru
Journée de transit voiture et hôtel Margo Utomo Hillview Cottages. Pour information Kalibaru kali Riviere Baru nouvelle.
Lundi 17 avril 2017 : 10eme jour Indonésie 🇮🇩 Java – Kalibaru – Sukamade
Ari (guide) et Rivai (conducteur) viennent nous récupérer à l’hôtel en Land Rover.
Route nationale puis rurale plus ou moins bonne suivant les endroits bordée de champs (orangers, soja, piments, canne à sucre, dragon…) puis des forêts de teck et d’hévéas… Arrivée dans le terrain de la plantation les maisons sont réservées aux travailleurs, elles sont gratuitement mise à disposition, eau et électricité payés, mais en cas de départ à la retraite il faut qu’ils les rendent. Préparation du sucre de palmier : 4 à 5 heures pour évaporation puis récupérer le sucre comme du caramel dans des bambous.
De la toute petite fleur au fruit 9 mois se passent pour le cacao. Pour consommer la fève il faut la torréfier, par contre sans la croquer, très amère et âpre, on peut les sucés comme un bonbon. Pour l’hévéa il faut gratter l’écorce le matin nous avec un couteau spécial car il faut de l’eau pour que la sève soit plus fluide. Pendant la journée la production de sève est réduite.
La piste est défoncée… Des toucans d’un mètre d’envergure passe dans le ciel avec un bruit de turbo-jet, un pic-vert, des singes des noirs toujours dans les arbres et végétariens alors que les gris sont omnivores et sont plus agressifs.
Nous finissons les derniers km sur la piste …dans la jungle dans laquelle se trouve encore des panthères, des ours et autres animaux, et plein d’arbres différents dont un pour faire des chewing-gums :0)
Il existe deux « maisons d’hôtes » à Ketapang, une de l’état et une autre privée dans laquelle, heureusement, nous logerons.
Créée en 1920 et toujours dans son jus, sans modification ni amélioration, pas d’électricité, même après la fermeture administrative d’une semaine il y a quelques années la réouverture s’était effectuée après versement d’un bakchich … et pour cause les prix de vente du caoutchouc couvre très largement les maigres frais de fonctionnement (salaires, transports et logements). Deux qualités la meilleure pour les pneus, après pression et séchage à la fumée de feu de bois pendant trois jours, passant du blanc au brun. La deuxième servira aux chaussures et sèche à l’extérieur. Et en plus les eaux usées, à forte concentration d’acide, étaient rejetées directement dans la rivière. Aujourd’hui elles passent par un bac de décantation, un trou dans la végétation, polluant la nappe phréatique, empêchant la consommation d’eau des puits, favorisant ainsi l’eau en bouteille qui poulinent à leur tour la nature … tout cela pour ne pas investir dans des conditions de travail décentes !
Faisant le tour des arbres notre guide nous désigne les caramboles, la cannelle, le bois de teck, dont la feuille donne le colorant rouge des batiks… les conditions de vie du village sont assez rudimentaires, habitant dans des maisons dont les murs sont en bambous tressés, électricité de 18 à 22h30, juste l’école primaire et secondaire… mais ils ont le sourire ! D’ailleurs pour connaitre l’heure en pleine nuit, une personne tape sur le gong au même titre que les cloches de nos églises, mais manuellement ici !
Vers 17h00 le déluge de pluie arrive nous faisant craindre une sortie nocturne humide. Mais non elle s’arrête avant que nous partions à 21h00 pour chasser la tortue.
Ce qui nous rassure dans ce choix est que tout est bien encadré, non pas pour nous mais pour le bien des tortues. Les recommandations sont multiples. Pas de lumière individuelle, c’est dans le noir que nous mfinirons les 50 derniers mètres avant la plage, attente tous ensemble que les Rangers balayent la plage à la recherche de traces, même dans le noir elles sont bien visibles, petit groupe, nous sommes 9, pas d’utilisation de flash pour les photos et la tortue ne sera éclairée que par la lampe d’un Rangers et enfin, nous n’étudierons qu’une seule tortue après retour à la pouponnière !
L’attente sur la plage dure une bonne heure, dans le noir complet sans que nous puissions voir les étoiles, le ciel étant toujours bouché. Puis Ari nous appel et nous marchons sur 300m vers la découverte de la nuit, heureusement nos yeux se sont habitués à l’obscurité.
Les tortues vers 25 ans deviennent adultes et reviennent pondre sur la plage de leur naissance. Par contre elle monte une première fois, si quelque chose les perturbe, elles repartent direct. À la deuxième montée si les conditions sont bonnes, température du sable, pas de prédateurs… elle va trouver un site et pondre jusqu’à 160 œufs qui mettrons deux mois à incuber. Mâles femelles en fonction de la température du sable, 27/28 mâles, 29/30 femelles !
Notre tortue, verte, de notre âge et d’un mètre, en est à sa deuxième balade mais repart sans pondre, elle reviendra demain certainement. Nous la suivons, lourde, pataude, s’arrêtant tous les deux mètres, elles si gracieuses dans leur élément, jusqu’à l’eau salvatrice et protectrice qui l’emporte après quelques vagues. Cette brève rencontre a été magique. Retour à la guesthouse par le même chemin caillouteux et inondé.
Mardi 18 avril 2017 : 11eme jour Indonésie 🇮🇩 Java – Sukamade – Ketapang
La magie opère en une seule nuit car nous revenons sur la même plage à 06h00 avec un seau et nos 15 bébés à relâcher… plus rapides, et partant dans tous les sens, que leur maman, avec des nageoires surdimensionnées, elles galopent en direction de la mer, se faisant chahuter par les vagues, et même ramener sur la plage quelques fois, avant de disparaître. Un rapace fait quelques plongeons juste après les vagues mais sans en ressortir avec notre bébé à priori !
Au matin plusieurs énormes traces sont visibles dans le sable. Les Rangers viendront récupérer les œufs, sorte de balle de ping-pong mole, pour les déposer dans la pouponnière. Nous y regardons les naissances du jour qui resteront trois jours en bassin avant de les relâcher. Ce fût le deuxième instant magique !!
Puis piste et départ vers le dernier hôtel de Java (Ketapang Indah) et la nuit prochaine, ascension du volcan Ijen et ses porteurs de souffre.
Mercredi 19 avril 2017 : 12eme jour Indonésie 🇮🇩 Java – Sukamade – Bali – Seminyak
Debout 03h30 et départ pour le Ijen à 04h00 en 4×4 avec mon chauffeur Yando. 04h45 en vue des deux Marabi, un peu de brouillard, des fougères arborescentes grandes comme des palmiers recouvrent la route, je m’attends à tous les virages à voir sortir un dinosaure, nous sommes dans Jurassic Park ;0) 05h15 départ pour 3 km de montée, 600m de dénivelé et 45 minutes plus tard je me retrouve sur le bord du cratère. La montée est facile, 1km de pente douce, 1km de plus pentu et enfin le dernier km tortillant en pente douce.
06h30 arrivée sur le côté du cratère la vision du soleil sur le lac d’acide vert émeraude et le jaune du souffre est saisissante. Le cratère est un paysage de désolation raviné par les retombées acides. Une brume court au dessus du lac, puis s’élève à son tour. Le vent tourne chassant le nuage bouchant le chemin pour redescendre, n’empêchant pas les hommes en bas d’extirper le souffre à grands coups de marteau dont le son résonne. Les porteurs remontent les blocs, 80 kg, dans des paniers posés sur les épaules, puis le minerais est transféré dans des carrioles pour être descendu. Tout le long du sentier, quelques revendeurs de statuettes jaunes… Sur l’autre versant la brume monte c’est le combat entre les deux nuages qui s’entremêlent.
07h10 je décide d’attaquer la descente. Ça sent le souffre et pourtant je suis tout seul ;0) paysage irréel. 08h15 fin de la descente.
Le souffre est chargé dans un camion pour le reconditionner dans une usine un peu plus bas puis transporté à Surabaya et exporté vers la Chine où il servira au raffinage du sucre brun. 1kg descendu 1000 roupies alors qu’un café vaut 5000 roupies ! Retour à l’hôtel 09h30.
Nous repartons vers 11h30 pour prendre le ferry, puis la voiture pour un long chemin vers Seminyak et notre maison pour les 3 prochaines semaines…
Coucou les globe-trotters !!! Merci de partager tous ces dépaysements de folie ! J’adore les photos de food 😉 Profitez bien, et passez du bon temps avec les enfants qui vont venir vous rejoindre bientôt. Des bises, signé une repré qui voyage dans le Rhône-Alpes et qui n’oublie pas ses libraires exilés…
Merci pour ce commentaire :0) nous n’oublions pas nos charmantes reprées que nous avons laissées dans les mains de notre équipe … nous profitons au maximum (25hrs par jour) de la chance que l’on a de pouvoir décrocher comme ça de notre quotidien ! Ça fait un bien fou ! Tout le monde devrait y avoir droit dans sa carrière professionnelle… nous serons au top en rentrant … si nous rentrons :0) des bises Elisabeth
Ps: nos enfants sont arrivés hier soir et nous allons profiter des prochains 15 jours de manière intense : plongées, iles paradisiaques, volcan, cuisine… et surtout du très beau temps ☀️
Des bises valpat à Bali !